Réponse rapide
Un podologue intervient dès qu’une lésion de peau, d’ongle, une déformation ou une douleur gêne la marche ou menace de s’aggraver. Consulter tôt permet d’éviter la chronicité et les complications, surtout chez l’enfant, le sportif et la personne diabétique.
Sommaire
TogglePathologies cutanées fréquentes
Les tissus plantaires subissent frottements, pression et humidité. Ces contraintes créent des lésions que seul un soin professionnel élimine durablement.
- Cors et durillons : épaississements douloureux causés par un appui excessif.
- Verrues plantaires : infection virale qui se loge dans le derme et se multiplie sans traitement précis.
- Hyperkératose : excès de peau dure qui fendille et saigne parfois.
- Crevasses au talon : fissures profondes favorisées par une peau sèche et des chaussures rigides.
- Pied d’athlète : mycose qui gratte entre les orteils et propage des fissures.
Le podologue nettoie, désépaissit, applique un pansement ou prescrit un antifongique. Les conseils de chaussage et d’hydratation consolidant la peau terminent la séance.
La peau du pied vit dans un microclimat fermé. La chaleur, la transpiration et parfois le port prolongé d’une chaussette synthétique augmentent l’humidité. Cette macération ramollit la couche cornée, la rend fragile et laisse passer bactéries et champignons. Dès qu’une rougeur ou une odeur inhabituelle apparaît, un lavage délicat au savon doux puis un séchage minutieux, surtout entre les orteils, freinent l’infection. Le podologue conseille souvent de choisir une chaussure ventilée et une semelle intérieure amovible pour que le cuir puisse sécher la nuit. Ces gestes simples coupent le cercle irritation–grattage–lésion.
Atteintes des ongles du pied
L’ongle protège le bout des orteils. Quand il s’abîme, la douleur devient vite handicapante.
- Ongle incarné : le bord pénètre la chair, d’où rougeur et infection. Le praticien enlève doucement l’esquille et pose un pansement de décharge.
- Onychomycose : champignon qui épaissit et jaunit la plaque. Des abrasions régulières plus un vernis antifongique suffisent si l’on agit tôt.
- Onycholyse : décollement après choc ou humidité prolongée. L’ongle est raccourci et protégé, la cause (chaussure étroite, sport intensif) doit changer.
- Hématome sous-unguéal : rouge sombre après coup. Une petite évacuation soulage la pression.
- Déformation hypertrophique : ongle épais et incurvé. Le fraisage réduit la bosse, parfois complété par une orthonyxie.
Un choc direct sur l’ongle, même sans fracture apparente, peut déclencher une pousse anormale plusieurs mois plus tard. Quand la matrice est comprimée, l’ongle devient strié, perd sa transparence et pousse en vague. Le patient pense souvent qu’il s’agit d’un champignon, pourtant il s’agit d’une cicatrice interne. Ce podologue lime doucement la surface pour enlever les aspérités puis montre comment poser un pansement souple afin de guider la repousse. Dans certains cas, une plaque fine en résine, collée sur l’ongle, redonne une forme lisse et réduit la pression dans la chaussure.
Déformations et malformations osseuses
Les os et les tendons du pied dessinent l’arche plantaire. S’ils se déforment, la charge se répartit mal.
Pathologie | Signe majeur | Aide apportée par le podologue |
---|---|---|
Hallux valgus | Gros orteil qui dévie vers l’extérieur | Orthèse souple, conseil chaussure large, suivi post-chirurgical |
Orteils en griffe | orteils repliés vers le sol | Orthoplastie en silicone, exercices d’assouplissement |
Pied plat douloureux | Arche qui s’affaisse | Semelles de soutien, renforcement musculaire guidé |
Pied creux | Arche très haute, appui talon-avant pied | Semelles amortissantes, étirements ciblés |
Maladie de Sever (enfant) | Douleur talon à la course | Talonnette amortissante, repos relatif, contrôle chaussure |
Ces mesures limitent l’inflammation, rééduquent l’appui et repoussent souvent la chirurgie. |
Les mauvaises positions répétées au travail ou à la maison accélèrent aussi les déformations osseuses. Rester debout, les pointes de pieds tournées vers l’intérieur, augmente la contrainte sur l’articulation du gros orteil. À la longue, la capsule se relâche et le hallux valgus apparaît plus tôt chez les personnes prédisposées. Le podologue montre un exercice simple : se tenir pieds nus, écarter lentement les orteils puis pousser le gros orteil vers l’extérieur contre un élastique léger. Dix répétitions matin et soir renforcent le muscle abducteur et ralentissent l’évolution de la bosse.
Douleurs liées aux troubles de la posture
Une chaîne part du pied jusqu’au dos. Quand un segment compense trop, la douleur apparaît ailleurs : genou, hanche, lombaires. Le podologue observe la marche sur un tapis podométrique puis conçoit une semelle qui répartit les pressions. L’aponévrosite plantaire, les métatarsalgies ou la talonnade régressent en quelques semaines si l’on porte l’orthèse chaque jour et si l’on adapte l’activité physique. Des exercices d’étirement courts, expliqués en cabinet, complètent l’appareillage.
Le choix d’une semelle orthopédique ne suffit pas si les habitudes quotidiennes ne changent pas. Porter un sac toujours sur la même épaule ou croiser systématiquement la jambe en position assise crée un déséquilibre latéral. Le podologue propose souvent un journal de posture : pendant une semaine, le patient note les moments où il se penche, où il retient sa respiration ou bascule le bassin. Cette prise de conscience suffit parfois à corriger le geste fautif. Les douleurs lombaires régressent dès que le centre de gravité revient au-dessus des pieds.
Complications du diabète et maladies chroniques
Le diabète altère la sensibilité et la circulation. Une simple ampoule peut se transformer en plaie grave. Une visite programmée tous les trois à six mois permet : examen de la peau, coupe d’ongle atraumatique, repérage d’une zone d’hyperpression et fabrication si besoin d’une semelle pour décharger l’appui. Arthrose sévère ou polyarthrite provoquent aussi des douleurs plantaires ; un podologue adapte les orthèses pour soulager les articulations fragiles. Le praticien travaille souvent avec le médecin traitant pour ajuster traitement et suivi.
Chez une personne diabétique, la sensation réduite peut masquer un corps étranger resté dans la chaussure toute la journée. Une simple petite pierre crée alors une escarre. Pendant la consultation, le podologue montre comment passer la main dans la chaussure avant chaque mise au pied et recommande une inspection quotidienne avec un miroir pour vérifier la plante.

Pathologies du sportif
Course, football ou danse imposent des sauts répétés. Ces impacts peuvent entraîner tendinopathies d’Achille, fractures de fatigue, épine calcanéenne. Le bilan biomécanique met en évidence un axe dévié ou un manque d’amorti. Une orthèse fine glissée dans la chaussure de sport réduit la tension. Des conseils de récupération : auto-massage, alternance repos–entraînement, choix de chaussettes respirantes, complètent la prise en charge.
Pour l’athlète, la prévention passe aussi par la rotation des chaussures. Alterner deux paires permet à la semelle d’amorti de retrouver sa forme initiale et réduit la charge cumulative sur les articulations. Le podologue conseille de remplacer une chaussure de course après huit cents kilomètres environ, soit deux trajets Paris-Marseille. Il invite également à intégrer une séance de proprioception : sauter à cloche-pied sur un coussin instable pendant trente secondes, trois fois, renforce les muscles stabilisateurs et diminue le risque d’entorse. Ces ajustements simples prolongent la carrière sportive sans blessure grave.
Quand demander un bilan préventif ?
Certains signaux doivent alerter : ampoules qui reviennent, ongle qui change de couleur, douleur sous l’avant-pied en fin de journée, chaussure qui s’use toujours d’un côté. Un contrôle annuel suffit pour un pied sain, semestriel pour un patient diabétique ou un coureur régulier. Le simple examen à l’œil nu, la palpation et l’analyse de marche aident à détecter tôt une pathologie et à proposer un soin léger plutôt qu’une chirurgie plus tard.
Un pied bien soigné porte tout le corps sans douleur. Consulter sans tarder garantit une marche stable et une vie active plus longue.