Réponse courte : oui, un névrome de Morton peut parfois se résorber tout seul, surtout si l’on supprime la pression qui l’a fait naître. Pourtant, ce n’est ni automatique ni rapide : il faut aider le pied et surveiller l’évolution.
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ToggleQue se passe‑t‑il dans le pied quand le névrome apparaît ?
Le névrome de Morton est un petit paquet d’inflammation qui touche le nerf placé entre deux os de l’avant‑pied. Quand on serre l’avant‑pied dans une chaussure étroite ou qu’on répète des impacts en course, le nerf gonfle. Ce gonflement crée un cercle vicieux : plus il grossit, plus il frotte, donc plus il s’irrite. La douleur ressemble à une décharge électrique ou à un caillou coincé sous les orteils. Si la pression cesse, le nerf reprend souvent une taille normale ; c’est la résorption.
Peut‑on vraiment voir le nerf diminuer ?
Trois indices montrent qu’il rétrécit :
- la douleur devient plus rare ;
- la brûlure disparaît quand on marche pieds nus ;
- l’échographie montre un diamètre inférieur à 5 mm.
Un contrôle tous les trois à six mois permet de suivre cette évolution. L’IRM peut aussi donner une image précise, mais elle est moins utilisée car plus coûteuse.
Quels gestes quotidiens favorisent la guérison ?
Porter des chaussures larges et souples est la règle numéro 1. Un talon de deux centimètres répartit mieux le poids. Marcher sans charges lourdes, éviter les sprints ou les sauts pendant quelques semaines et maintenir un poids stable réduisent la pression sur l’avant‑pied.
- Choisir un bout large pour laisser bouger les orteils.
- Glisser une barre métatarsienne dans la semelle pour ouvrir l’espace entre les os.
- Alterner les activités : privilégier le vélo ou la natation quand le pied est sensible.
Ces trois points suffisent parfois à faire disparaître la douleur en deux à trois mois.
Quels soins médicaux aident le nerf à se calmer ?
Quand la gêne persiste malgré de bonnes chaussures, on passe à des soins ciblés.
- Infiltration de corticoïdes : réduit l’inflammation en quelques jours, mais l’effet s’estompe parfois après six mois.
- Cryothérapie guidée : une aiguille gèle le névrome quelques secondes ; la taille diminue en moyenne de 70 % en trois mois, avec peu d’arrêt de marche.
- Radiofréquence ou alcoolisation : détruit les fibres trop épaisses, réservé aux échecs des deux techniques précédentes.
Soin | Aide à la résorption | Durée d’arrêt | Risques principaux |
---|---|---|---|
Infiltration | Effet rapide, possible récidive | 0‑2 jours | Fragilité cutanée |
Cryothérapie | Diminution nette du volume | 3‑5 jours | Hématome léger |
Radiofréquence | Résultat durable | 7‑10 jours | Engourdissement |

Quand faut‑il envisager une opération ?
L’ablation ou la libération du nerf n’est proposée que si la douleur empêche la marche après six à douze mois de traitements doux. L’acte se fait souvent en ambulatoire. On marche avec une chaussure de décharge pendant deux semaines. Dans huit cas sur dix, la douleur disparaît. Un engourdissement d’un ou deux orteils peut persister, car le nerf est sectionné.
Comment éviter qu’il revienne après la résorption ?
Une fois la douleur partie, on garde de bonnes habitudes :
- vérifier l’usure des semelles tous les ans,
- remplacer les chaussures de sport dès que l’amorti est tassé,
- étirer doucement l’avant‑pied après l’entraînement,
- consulter dès les premiers picotements.
Ces gestes simples limitent les récidives et maintiennent le nerf au repos.
En résumé, la résorption d’un névrome de Morton dépend surtout du soulagement mécanique du nerf. De bonnes chaussures, des semelles adaptées et, si besoin, des soins précis comme la cryothérapie offrent de fortes chances de succès. L’opération reste la solution ultime, efficace quand tout le reste a échoué, mais elle n’est pas indispensable à chaque pied douloureux.